Le Chant de l’Ours, une épopée en terre Vepse, petite ethnie de Carélie

C’est Emilie Maj par sa maison d’édition Boréalia qui est à l’origine de sa traduction, entourée d’une équipe de passionnés des latitudes septentrionales.

Emilie a décidé d’offrir au grand public ce qui aurait dû finir, au pire sur une étagère du peuple Vepse d’aujourd’hui, et au mieux dans quelques bibliothèques spécialisées en thèses universitaires pour linguistes et ethnologues assoiffés de culture finno-ougrienne.

Recréer une épopée ? Nina Zaïtseva l’a fait !

Le chant de l’ours est en fait une re-création écrite de l’épopée orale du peuple Vepse.

Les anciens ayant disparu, l’auteur Nina Zaïtseva, plonge dans ses souvenirs de petite fille et dans les paroles des chants de lamentation Vepse pour en recueillir les enseignements ancestraux.

Elle parvient à accoucher en langue Vepse et à l’écrit d’une épopée crédible, à présent figée dans le marbre pour les générations à venir.

Les traducteurs spécialisés et l’obstination de Boréalia contribuent à la perpétuation et à l’accessibilité du travail de mémoire du petit peuple Vepse.

Que trouve-t-on dans cette épopée ?

Le livre retrace la vie simple aux valeurs solides des Vepse d’un temps ancien.

Les forêts infinies (toujours existantes), les lacs poissonneux, le respect de la nature et de l’ours le maître des lieux.

Par la famille de Vir on y découvre la vie quotidienne avec ses joies et ses tracas, son système de pensée teinté d’animisme et de chamanisme, et les relations avec une Russie qui a tendance à mépriser ses petites ethnies.

Cette épopée a ceci d’intemporel qu’elle fait écho à nos sociétés où l’on revient lentement vers l’authenticité.

Une introduction épique et poétique à la culture Vepse

Au-delà de l’aspect déjà singulier de recréer l’épopée d’un peuple presque oublié c’est son écriture en vers qui lui confère ce caractère si particulier, parfaitement restitué par son traducteur Guillaume Gibert épaulé par le poète Pierre Présumey.

Au fracas de la tempête

Répondait l’odeur du pain

Et le bonheur d’une fête

Au vent criant dans les pins

Le Chant de l’Ours

La lecture est simple et fluide, la mise en page aérée, agrémentée de grands dessins d’un illustrateur estonien.

Ce petit livre très bien fait offre également une introduction très digeste au peuple Vepse et à sa culture, donne la parole à son auteur, met en lumière les traducteurs et l’illustrateur, prodigue des conseils de lecture plus académiques pour qui souhaite approfondir la connaissance de ce peuple et intègre même quelques vers en langue originelle.

Les Vepse d’aujourd’hui

Petit peuple de Carélie, au nord-ouest de la Russie, proches voisins de la Finlande et de l’Estonie d’où leur langue est issue, ils étaient moins de 6000 au dernier recensement de 2010.

Carte de Russie indiquant Petrozavodsk, la capitale de Carélie/ Crédit carte https://www.wpmap.org/wp-content/uploads/2015/11/rs-150.gif

Pour découvrir ce petit ovni littéraire et aider les Vepse à ne pas sombrer dans l’oubli c’est ici

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